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Pourquoi la dépression est-elle une maladie dévalorisée malgré son enjeu de santé publique ?

N°3 des articles les plus appréciés du mois sur La Revue Démos France !

Chaque année en France, la dépression affecte 2,5 millions de personnes dont 9.000 décès environ, soit un des taux les plus élevés d’Europe. 1 personne sur 5 sera confrontée au moins une fois dans sa vie à un épisode dépressif durant lequel le risque d’une tentative de suicide est multiplié par 30 . Ces chiffres illustrent l’ampleur de cette maladie sur la population française.

Seulement, le regard porté sur la dépression est fréquemment déformé et s’éloigne de la réelle souffrance que cette maladie peut infliger aux personnes touchées, engendrant une dangereuse discréditation de ses conséquences. Une problématique alarmante qui restreint les capacités à déceler le véritable mal-être de la victime.

Cette vision est principalement altérée par une insuffisante compréhension à l’égard de la dépression et de ses mécanismes, ce qui provoque une stigmatisation de la victime en dévaluant ses troubles dépressifs à un état de déprime ou à des signes de faiblesses. Les répercussions ne sont pas sans conséquences : 50% des dépressions ne sont pas traitées. Ces idéologies néfastes sont des obstacles menant la personne souffrante au silence, à l’isolement, au sentiment de honte et parfois, à commettre l’irréparable.

Un facteur supplémentaire vient également entacher la dangerosité des troubles dépressifs, la banalisation. La commercialisation des antidépresseurs, médiatisés et prescrits comme un produit du quotidien, est un facteur majeur dans la décrédibilisation de la maladie. Ainsi, 10% de la population française consomment ces médicaments alors que 5% seraient dépressifs. Des usages souvent inappropriés qui influencent péjorativement l’image de la dépression.

Derrière les facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux pouvant entraîner la dépression, il y a le rôle de l’entourage. Aider, c’est d’abord comprendre et la sensibilisation peut s’avérer une solution pour le développement des connaissances au sujet des troubles dépressifs afin de pouvoir diagnostiquer et adopter une posture adéquate auprès de la victime pour assurer un accompagnement adapté sur le chemin du traitement.

Auteur : Aurélien Laffond
Rédacteur en chef : Pierre B.

Rédigé pour La Revue Démos France

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Pourquoi le télétravail rencontre-t-il moins de succès depuis le déconfinement annoncé en mai 2020 ?

Rédigé pour La Revue Démos France

Lundi 16 mars 2020, le Président de la République, Emmanuel Macron, annonce le premier confinement au niveau national afin d’inhiber la propagation du coronavirus en France. D’un point de vue économique et organisationnel, les enjeux sont colossaux et obligent de nombreux acteurs à s’orienter vers la solution du télétravail pour assurer une activité continue.

Le travail à distance devient un atout essentiel. Il représente habituellement 7% des travailleurs français mais suite à cette déclaration de maintien à domicile, ce chiffre atteint 27%. Seulement, une fois l’isolement levé le lundi 11 mai 2020, un net recul est constaté, puisque seulement 15% des employés sont concernés par ce fonctionnement en août 2020.

Le cadre d’exercice de la profession explique en partie cette baisse. Selon 58% des salariés, l’inconvénient prééminent serait la difficulté à dissocier vie professionnelle et personnelle. Une incommodité amenant à des risques psychologiques (isolement, perte du lien collectif, non-déconnexion) et physiques (sédentarité, douleurs musculaires) entraînant avec eux une perte d’engagement et d’implication dans leur fonction.

Les critères culturels jouent également un rôle éminent dans cette diminution. En France, la confiance des salariés est construite sur une tendance affective incluant ce besoin d’échange, de proximité et de partage. De plus, le modèle français est très hiérarchisé, une structure plus difficile à maintenir depuis son domicile.

Ces ancrages sociétaux semblent nuire au développement du travail à distance sur le territoire. Néanmoins, une solution d’avenir existe : le coworking. Ces espaces collaboratifs sont en pleine expansion (360 sites en 2015 pour 1 700 sites en 2020). Cette option plus sociable permet de préserver le respect des règles sanitaires et de maintenir une dynamique professionnelle pour les travailleurs.

Auteur: Aurélien Laffond
Rédacteur en chef: Marie B