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Pourquoi le nombre de naissance est-il au plus bas en France depuis la Seconde Guerre mondiale ?

Article rédigé pour La Revue [DEMOS] France

D’après le bilan démographique de l’Insee, 723 000 naissances ont été recensées lors de l’année 2022, soit le plus faible nombre sur un an depuis 1946. Un phénomène préoccupant d’autant que cette tendance baissière tend à se poursuivre en 2023 : lors du premier semestre, 314 000 naissances ont été enregistrées, soit 24 000 de moins qu’en 2022.

Le recul de la natalité est particulièrement affecté par la combinaison de deux facteurs : la diminution des femmes âgées de 20 à 40 ans depuis les années 1990, âges où elles sont les plus fécondes, et parallèlement le taux de fécondité qui décline : en 2020, 100 femmes âgées de 25 à 29 ans donnent naissance à 10,6 enfants, contre 13,4 en 2000. En outre, un affaiblissement de la fertilité chez la femme et l’homme est de plus en plus observé en raison de causes multiples comme le report de l’âge des maternités qui s’intensifie, le tabagisme ou encore l’obésité souvent liée à un mode de vie sédentaire.

Par ailleurs, un élément plus structurel évolue significativement : le souhait de ne pas avoir d’enfant. En effet, 30 % des femmes en âge de procréer ne désirent pas être mère d’après l’Ifop. Une décision nettement marquée par le droit à la liberté : 50 % des sondées estiment qu’un enfant n’est pas indispensable à leur épanouissement personnel. De surcroît, 39 % déclarent que la crise environnementale et climatique participe au non-désir d’enfant. Auparavant un tabou, la parole relative aux difficultés parentales se libère révélant ainsi que 51 % des mères d’un enfant de moins de trois ans avouent regretter parfois leur vie d’avant.

Conséquemment, tel que l’illustre le démographe à l’Ined Didier Breton pour Les Échos, une dépopulation excessive bouleverserait l’ensemble des strates de la société à l’image du système éducatif, du marché du travail et du logement.

Auteur : Aurélien Laffond