Article rédigé pour La Revue [DEMOS] France
Fin 2022, une étude Ifop révèle que seulement 21% des salariés Français accordent une place “très importante” au travail dans leur vie contre 60% lors des années 1990. Un déclin conséquent qui interroge le rapport dépassionné des Français au travail.
En effet, une désacralisation du travail tend à s’accroître due notamment à une insuffisance de reconnaissance à l’égard des salariés : d’après Moodwork, seulement 26% des sondés déclarent recevoir de la reconnaissance par leur entreprise alors qu’il s’agit d’une source de motivation majeure pour 41% d’entre eux. De surcroît, les défaillance de l’ascenseur méritocratique semble participer à ce déclin sociétal : le mérite se positionne parmi les cinq valeurs plébiscitées par les Français selon Ipsos. Or, 65% estiment que la méritocratie est mal défendue en France.
Par conséquent, l’attachement à l’employeur périclite : en 2005, 38% des salariés déclaraient être fiers d’appartenir à leur entreprise contre 20% en 2022 d’après l’Ifop. De fait, de nouveaux paradigmes ont émergé tels que la nécessité à percevoir l’intérêt de son travail par le biais d’un sentiment d’utilité, de cohérence éthique et d’épanouissement professionnel : 40% des actifs envisagent de changer d’emploi pour un travail davantage porteur de sens selon Opinion Way. Par ailleurs, l’essor des loisirs et le besoin d’émancipation ont accéléré ce phénomène suscitant une inversion des valeurs : 61% des salariés Français préfèrent gagner moins d’argent, mais avoir plus de temps libre.
Ainsi, près de deux millions de démissions ont eu lieu en 2022 d’après la DARES. Afin d’inverser cette tendance, répondre aux nouveaux enjeux semble inéluctable. Selon plusieurs spécialistes de l’emploi à l’instar de l’APEC, la mise en œuvre d’une démarche QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) incarne un levier fondamental pour restaurer le rapport avec les salariés.
Auteur : Aurélien Laffond
