Article rédigé pour La Revue [DEMOS] France
En France, 11 millions de personnes vivent seules. Le nombre de logements composé d’une seule personne représentait 20% des ménages en 2008, cela sera près de 33% en 2050 d’après l’Insee.
L’une des raisons majeures qui explique ce phénomène semble être la mutation de notre société qui a transformé au fil des générations le mode de vie des Français. Auprès des jeunes, l’orientation vers les études supérieures plus fréquente qu’auparavant (8 fois plus qu’en 1960) provoque une décohabitation davantage précoce : 66% des étudiants vivent hors du domicile familial.
Concernant les adultes, plusieurs changements sociaux et sociétaux participent à cette situation à l’image du couple et ses évolutions. Il y a un effet générationnel où les relations sentimentales se fragilisent multipliant ainsi les séparations. Par conséquent, le célibat augmente : 18 millions de Français sont concernés. Cela engendre mécaniquement une hausse massive de la monoparentalité : en France, 25% des familles sont monoparentales contre moins de 10% dans les années 1970.
Par ailleurs, le sentiment d’une individualisation de la société semble mettre l’accent sur un désir d’indépendance et de liberté individuelle notable. Dans ce cadre, l’émancipation des femmes a joué un rôle crucial. Davantage indépendantes de manière économique, professionnelle et sociale, les femmes ont en partie redéfini leurs priorités et aspirations. In fine, elles dépendent de moins en moins de leur conjoint pour assurer leur subsistance, ce qui les rend plus susceptibles de vivre seules.
D’autre part, le vieillissement de la population favorise ce phénomène démographique par le biais du veuvage. Ce bouleversement conjugal touche en particulier les femmes représentant 80% des personnes veuves en France, notamment en raison d’une espérance de vie plus importante que les hommes.

