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Pourquoi les réseaux sociaux participent-ils à l’affaiblissement de l’estime de soi ?

🥉 N°3 des articles les plus appréciés du mois sur La Revue [DEMOS] France

Le 5 mars 2021, une étude Ipsos a mesuré le niveau d’estime de soi de la population âgée de plus de 18 ans auprès de 21 pays. Les résultats sont saisissants : plus d’un Français sur deux a une faible estime de lui-même, un phénomène qui affecte en particulier les usagers des médias sociaux dont un tiers fait partie des personnes les plus impactées par cette dévalorisation.

“Nul ne peut être heureux s’il ne jouit pas de sa propre estime” écrivait Jean Jacques Rousseau dans son roman Julie, ou La nouvelle Héloïse. En effet, l’estime de soi représente la perception de sa propre valeur. De facto, porter un jugement positif sur soi s’avère fondamental pour son bien-être. Seulement, le surdéveloppement des réseaux sociaux à l’instar d’Instagram, structuré sur des contenus visuels, a nettement influencé l’importance du paraître, provoquant superficialité et survalorisation d’autrui. Par conséquent émerge un mal-être où la réalité ne semble pas correspondre à ce qu’elle devrait être, comme l’illustre la dévalorisation des femmes causée par les diktats de beauté : seulement 22% des Françaises déclarent se trouver jolies selon l’Ifop.

Les réseaux sociaux façonnent des normes physiques, intellectuelles et comportementales, faits constatables à travers la chirurgie esthétique : les 18-24 ans y ont désormais plus recours que les 50-60 ans. En outre, ils favorisent la comparaison avec autrui notamment auprès des individus ayant une faible estime d’eux-mêmes tout en participant à l’accroissement de stéréotypes au sein de la société : 30% des Français ont déjà subi des moqueries à l’égard de leur apparence selon YouGov.

Cependant, des mouvements sociaux tels que “body positive” dénoncent les standards qu’impose la société et encouragent l’acceptation de soi afin de développer une convenable estime de sa valeur.  “Soyez vous-même, les autres sont déjà pris”, Oscar Wilde.

Auteur : Aurélien Laffond