Article rédigé pour La Revue [DEMOS] France
L’uniformisation des tenues vestimentaires au sein des établissements scolaires suscite de nombreux débats suite à l’annonce de Gabriel Attal, ministre de l’Education nationale, à propos d’une expérimentation d’ampleur en perspective de la rentrée 2024. Toutefois, 68% des Français sont favorables à cette mesure.
La motivation principale de l’expérience s’articule autour de la protection de l’élève en atténuant les inégalités dues à l’apparence par le biais d’une diminution des marqueurs sociaux. En effet, la jeunesse est perméable aux tendances de la mode faisant de la tenue vestimentaire un indicateur social notable. Par conséquent, cela peut incarner une source de moqueries, d’ostracisation ou de harcèlement scolaire pour les élèves jugés non-conformes aux normes dictées : près de 20% des adolescentes de 15/18 ans se disent discriminées au collège en raison de leur habillement.
De surcroît, l’uniforme à l’école se veut être un vecteur de cohésion sociale en garantissant notamment la laïcité au cœur des établissements scolaires et ainsi, éviter toute expression vestimentaire clivante à l’instar des tenues religieuses telles que l’Abaya apparue dans les débats publics et politiques en septembre 2023. Par ailleurs, la tenue unique a également pour volonté d’être un vecteur de réussite scolaire, une ambition prometteuse au moment où le niveau scolaire Français ne cesse de péricliter : d’après une étude basée sur les données de l’enquête PISA de l’OCDE, l’uniforme scolaire semble avoir un impact sur le climat d’étude favorisant les performances académiques des élèves.
Cependant, aucune recherche scientifique à ce jour ne permet d’affirmer les bénéfices ou les méfaits de l’uniforme. En revanche, une telle expérience constitue l’occasion de collecter des données sur une base scientifique et in fine, apprécier l’opportunité ou non de cette mesure dans le système scolaire.

